Pays sans dette publique : classement et explications sur leur situation actuelle

Moins de dix pays dans le monde affichent une dette publique nulle ou quasi inexistante, selon les dernières données du FMI. Certains micro-États parviennent à ce résultat sans disposer d’un marché obligataire ou d’une politique budgétaire autonome. D’autres bénéficient de ressources naturelles exceptionnelles ou de statuts fiscaux particuliers, réduisant drastiquement leur besoin d’emprunt.

Ce classement inédit révèle des trajectoires économiques atypiques, souvent éloignées des modèles traditionnels. Les mécanismes à l’œuvre dans ces économies interrogent sur la soutenabilité, la vulnérabilité et les choix structurels de ces États face à un environnement mondial instable.

Quels sont les pays qui affichent une dette publique quasi nulle aujourd’hui ?

La liste des pays sans dette publique ressemble à une galerie de cas rares. Les grandes puissances n’y figurent pas ; ce sont de minuscules territoires, des paradis fiscaux et des nations insulaires qui tiennent le haut de l’affiche. Selon les dernières données, moins d’une dizaine d’États peuvent se targuer d’avoir un endettement public proche de zéro.

À Macao, les recettes des casinos remplissent les caisses de l’État sans nécessiter d’emprunt. Hong Kong, grâce à son statut particulier, s’appuie sur une économie ouverte, une fiscalité légère et une gestion budgétaire rigoureuse pour maintenir une dette très basse. Brunei Darussalam, fort de ses ressources pétrolières et gazières, finance ses dépenses publiques sans recourir aux marchés. Le Koweït suit la même logique : abondance de ressources, fonds souverains performants, dépenses publiques maîtrisées.

Dans l’océan Pacifique, certains petits États affichent également une dette minime. Voici quelques exemples marquants :

  • Tuvalu
  • Kiribati
  • Nauru
  • Îles Marshall
  • Micronésie

Ces pays peu peuplés s’appuient sur des aides extérieures, des revenus issus de licences de pêche ou des accords bilatéraux. Leur appareil d’État reste réduit, ce qui limite naturellement les besoins de financement.

Le classement des pays sans dette concerne donc essentiellement des États aux caractéristiques atypiques : ressources naturelles abondantes, administration légère ou statut fiscal avantageux. Cette situation soulève des questions sur la robustesse de ces modèles, souvent dépendants de facteurs extérieurs ou de ressources non renouvelables, dans un contexte mondial instable.

Classement mondial : qui domine le palmarès des États les moins endettés ?

Le classement des pays endettés réserve parfois des surprises. Certains États, à l’abri des projecteurs, affichent un taux de dette publique inférieur à 20 % du PIB. Pour les observateurs des finances publiques, ces cas sont étudiés avec attention.

Le Luxembourg, discret mais influent dans la sphère européenne, occupe l’une des meilleures positions avec une dette publique qui oscille autour de 24 % du PIB, un record dans l’Union européenne. La Bulgarie suit de près, portée par une gestion budgétaire stricte et une croissance régulière. L’Estonie complète ce trio, grâce à une économie numérique dynamique et une gestion rigoureuse de ses finances.

Voici quelques exemples concrets de pays affichant des niveaux d’endettement très faibles :

  • Luxembourg : environ 24 % du PIB
  • Bulgarie : proche de 25 %
  • Estonie : sous la barre des 20 %
  • Danemark et Malte : entre 30 et 35 %
  • Nigéria : un ratio bas, mais son économie diffère fortement des standards européens

Le Danemark et Malte illustrent également cette tendance, avec des ratios de dette modérés, fruits d’une politique de croissance, d’excédents budgétaires et de prudence dans leur gestion. Ce tour d’horizon du classement des pays endettés dans le monde montre la diversité des trajectoires, du micro-État luxembourgeois à la nation émergente nigériane.

Faible endettement : quels facteurs expliquent cette situation exceptionnelle ?

Le faible endettement de certains pays européens ne s’explique ni par la chance, ni par une exception passagère. Plusieurs ressorts profonds soutiennent ce profil budgétaire rare. En premier lieu, la discipline budgétaire : une gestion stricte des dépenses publiques, associée à une fiscalité solide, permet de limiter le déficit public sur plusieurs années.

Les statistiques d’Eurostat vont dans ce sens pour l’Union européenne. L’Estonie, la Bulgarie ou le Luxembourg affichent un ratio dette/produit intérieur brut nettement inférieur à la moyenne de la zone euro. Cette performance découle aussi d’une croissance économique stable, parfois portée par l’innovation numérique ou un positionnement de niche en Europe.

Plusieurs leviers expliquent ces résultats :

  • Des recettes fiscales en hausse grâce à un marché du travail dynamique et un secteur privé compétitif.
  • Un contrôle strict sur les dépenses sociales et une gestion raisonnée des investissements publics.
  • Une inflation globalement maîtrisée, ce qui limite la hausse des intérêts sur la dette.

La dette publique de l’Union européenne met en lumière un contraste fort : alors que certains membres peinent à juguler la progression de leur dette, d’autres disposent de marges de manœuvre significatives. À cela s’ajoute, pour les petits États, une capacité à adapter rapidement leur politique économique et à réagir face aux chocs extérieurs. Un climat politique stable et une confiance élevée des investisseurs renforcent encore cette dynamique positive.

Jeune femme étudiant un livre sur l

Entre stabilité et limites : ce que révèle la comparaison avec les pays les plus endettés

Mettre en parallèle les pays sans dette publique et les champions de l’endettement européen permet de mesurer la distance entre deux visions de l’économie. La zone euro regorge d’exemples contrastés : d’un côté, le Luxembourg ou Malte, où le faible endettement offre une stabilité et une capacité d’adaptation appréciables ; de l’autre, la France ou le Portugal, dont la dette publique dépasse 100 % du PIB.

Les chocs récents, qu’il s’agisse de la crise sanitaire ou de la guerre en Ukraine, ont mis en lumière la fragilité des modèles les plus exposés. Les pays à forte dette ont été contraints de mobiliser d’immenses ressources pour soutenir leur économie, avec pour conséquence une dégradation accélérée de leurs finances. La France, par exemple, voit sa marge budgétaire se réduire, pendant que le Luxembourg conserve une capacité d’investissement précieuse pour réagir face aux imprévus.

Voici quelques enseignements tirés de ce contraste :

  • Une gestion budgétaire rigoureuse protège contre les hausses soudaines des taux d’intérêt.
  • Les pays très endettés sont davantage soumis à la pression des marchés et à un coût de financement croissant.
  • Un faible niveau de dette publique ne constitue pas un bouclier face aux ralentissements économiques ou aux crises géopolitiques.

Cette comparaison met aussi en évidence les faiblesses du modèle : une dette quasi inexistante peut refléter une taille modeste, des dépenses limitées, mais également une capacité d’action réduite en cas de crise majeure. Dans l’Union européenne, la recherche d’un équilibre entre stabilité budgétaire et investissement pour préparer l’avenir reste un défi permanent.